Après une traversée
ouest→est du Chili, nous passons par le paso
Los libertadores en direction de Mendoza. Et la route monte,
monte pour atteindre ce tunnel à 3000m. Nous entrapercevons l’Aconcagua, 6962 m, sommet le plus haut
d’Am-sud. Puis la route redescend côté Argentin dans un paysage toujours
changeant de roches multicolores.
La route côté chilien |
Vue côté argentin |
côté argentin |
En fond l'Aconcagua |
Arrêt à Puente del Inca, 2700m : arche
naturelle au dessus du rio de las Cuevas, les eaux sulfureuses poursuivent leur
œuvre de sculpture après avoir détruit l’hôtel thermal et ses bassins. Il
suffit de faire ruisseler cette eau durant 20 jours sur un objet pour qu’il
soit pris dans une gangue de souffre, assez pittoresque !
Nous
décidons de ne pas aller jusqu’à Mendoza qui ne semble pas avoir d’attrait,
hormis sa route des vins. Nous préférons nous diriger vers San Juan et profiter du PN
del Leoncito, de la valle de Calingasta.
P.N. El Leoncito :
Situé dans
la précordillère, on y arrive par une route des plus rectiligne qui traverse la
pampa del Leoncito. Nous retrouvons les paysages désertiques et immenses mais
le vent en moins et la chaleur en plus… La piste alors grimpe au travers de
gorges sablonneuses creusées par les pluies, offrant un lacis de ravines.
Arrivée au soleil couchant au bivouac, le ciel nous offre un superbe orage sur
les montagnes et l’observatoire (je préfère être en bas !). Cette région
est réputée pour son ciel pur et libre de pollution lumineuse, ce qui explique
la présence de plusieurs observatoires (voir Malargue pas très loin, en
septembre). Mais nous ne pourrons pas le visiter au vu de la météo.
Souper sympa
avec Julian et Belen qui campent pour quelques jours, et asado obligé !
Nous repartons par la valle de Calingasta, traversant une montagne coupée à la serpe aux roches bleu-vert.
Puis la
route grimpe, redescend au travers d’un paysage de montagnes pelées, arides,
pour nous mener à San Juan. Et alors là, c’est l’Afrique : 42° le jour,
35° la nuit ! Entourée par le sable, les cailloux, le désert, la plaine de
San Juan est un oasis de verdure grâce à ses nombreux canaux d’irrigation.
Traversant les vignobles, nous cherchons un bivouac près de l’eau et du rio San
Juan. En ce dimanche, la population a fui la ville, les gens se baignent dans
les canaux et le rio où l’eau coule à profusion.
Ville
agréable, nous allons faire quelques courses à San Juan mais la chaleur nous pousse à fuir vers les montagnes.
Sur la route
menant à la Valle Fértil, arrêt au sanctuaire
de la Difunta Correa :
Non pas une
sainte mais plutôt une âme qui intercède auprès de Dieu, on lui attribue de
nombreux miracles.
La
légende : Deolida Correa, durant les guerres civiles de 1840, suivit à
pied à travers le désert le bataillon dans lequel était enrôlé son mari,
emmenant dans ses bras son bébé. Les muletiers retrouvèrent son corps avec le
bébé tétant encore son sein, miracle suivis d’autres…Lieu de pèlerinage, il
éveille notre curiosité car il donne un sens à tous ces petits autels aperçus
au bord des routes de toute l’Argentine où les routiers déposent des bouteilles
d’eau afin d’étancher la soif de D. Correa et s’apporter sa bénédiction.
Le
sanctuaire est au sommet d’une petite colline couverte de maquettes de
maison ; à sa base, plusieurs chapelles : celle des mariées (plein de
robes suspendues), des sportifs (plein de coupes exposées), des routiers(plein
de maquettes de camions)….et la couleur des rubans rouge domine. A voir !
Traversée de plaines et collines pelées et arides, nous arrivons à la Valle Fértil :
Sa fertilité
est toute relative…de la pampa un peu plus verte ! Avec plus de 40°.
On cuit en sortant de la voiture, le toy chauffe un peu et le frigo
peine ! Direction le parc provincial Ischigualasto (pas évidant à
prononcer…) signifiant « terre sans vie » et connu plutôt sous le nom
de valle de la Luna pour ses canyons arides et ses fossiles de dinosaures mis à
jour par le ravinement des eaux. Mais arrivés à San Agustin de Valle Fértil, nous apprenons que le parc
est fermé pour Noël et seul le bivouac à son entrée est autorisé. Alors plutôt
que de cuire sans rien voir, nous trouvons un camping à Las Tumanas, sous les
arbres et avec piscine, pour passer Noël.
Noël,
joyeux Noël !
Et en avant
la musique…Tranquille le 24 après-midi, tout change le soir venu ! Il faut
savoir que les Argentins ne savent pas vivre sans le maté, les asados (choses
peu bruyantes), le plein air mais aussi sans la musique. Nous pensions que Noël
se fêtait en famille à la maison, mais non ! La chaleur sans doute les
amène à envahir tout endroit un peu frais. Donc nuit blanche avec zique à fond,
journée bruyante avec toutes les familles venant se baigner et faire des
barbecues sur fond de musique locale ou boum-boum. Il parait que ça doit durer
jusqu’au nouvel an…
Ah,
j’oubliais : les cigales ! A 20h00, ça commence, à ne plus s’entendre
jusqu’à la tombée de la nuit ; et un coup le matin, plus discret. Mais la
nuit venue, nous suivons des yeux les lucioles
dans les bosquets ; certaines entrent même dans le Toy !
Nous passons
donc Noël à suer à grosses gouttes, à buller sous les arbres et à faire
trempette souvent !
Petit
message pour nos voisins : pas besoin de chauffer l’eau de la piscine,
elle est puisée dans le rio d’à côté et à 33° !
Mais cela ne
nous coupe pas l’envie d’ouvrir de bonnes bouteilles, de griller des côtes de
bœuf et de déguster un bon petit foie gras (les Zwan ne se laissent jamais
abattre). Mais demain, sûr, je vais m’acheter des boules quiès efficaces !
Le pied ! |
Ton avec ses outils d'asado offerts pour son anniv ! |
Jamais vu autant ! à vous vriller les tympans... |
Dans notre nid de verdure |
Dans le rio proche |
26 et 27 : Valle de la Luna
Sur la route, vers le PN. Ischigualasto :
une antique citerne pour le transport de l'eau. |
Le chien, roi libre en Argentine et souvent très amical ! |
Coup de chance : une dernière visite est prévue à 16h45 ! Et de plus nous pourrons y être au coucher de soleil. Cette région est réputée pour ses températures torrides, mais nous y réchappons grâce à la couverture nuageuse du moment (dommage pour les couleurs des photos mais super pour nous...). Donc en avant pour un tour de 3h00 et 40 km...
Prêt pour la visite ! Dommage qu'on n'ait pas trouver encore comment mettre les films sur le blog... |
Classé au patrimoine mondial, ce parc est l'unique où les plaques tectoniques en se rencontrant ont ramené à la surface ces fossiles.
Les paysages sont tout en contrastes. Nous passons d'un paysage lunaire assez monochrome à des montagnes multicolores toutes sculptées.
Au retour nous longeons la longue falaise rouge :
coucher de soleil sur la vallée de la lune |
Au musée des dinausores :
Qui a la plus grande ? |
Il craint encore les chatouilles ? |
Et nous repartons, direction Villa Union et La Rioja, vers la chaleur des paysages désertiques...
Traversée de pampas piquantes où les chevaux ont laissé place aux mules, où les tourbillons surgissent et disparaissent sans prévenir...