jeudi 12 septembre 2013

Récit du voyage en cargo

15 Août :
Enfin entrés dans le port, nous découvrons le cargo et son environnement de plus près ; il va falloir s’habituer au gigantisme ! Le Toy a trouvé sa place en calle avec 4 autres véhicules et nous, notre cabine sur les hauteurs. Nous ne partirons que le lendemain midi ; mais en attendant, nous sommes spectateurs du grand ballet portuaire : les engins qui prennent et posent les containers, les grues qui les soulèvent et les empilent avec précision sur les ponts, les milliers de voitures qui vont par groupe de cinq du parking aux soutes dans une danse géante…





16 au 22 Août :
Semaine assez ensoleillée avec une mer d’un bleu profond ; de petits dauphins viennent jouer avec les vagues de trace du cargo ; nous avons entraperçu des baleines au loin.
L’équipage est très accueillant et les repas plus qu’abondants, la pasta à chaque repas suivi de deux autres plats (bateau italien oblige !), on arrivera sans doute avec bouées supplémentaires…
Nous allons vers la chaleur…Au fil de la semaine, le soleil se fait de plus en plus présent.

22 Août : arrivée à Dakar de nuit.
Avec dextérité, le capitaine fait son « créneau » pour se mettre à quai, manœuvre impressionnante et toute en finesse vu la taille du mastodonte !
Le lendemain matin, nous allons faire une promenade dans Dakar. La chaleur africaine est là, en degrés, en senteurs, en couleurs au marché couvert, en « Bonjour, ça va ? ».
Sur le port, attendent pleins de 4x4, dont évidemment des toyotas modèles africains que nous allons voir de près.
Nous repartons en début d’après-midi. Sous un beau soleil, nous passons l’île de Gorée.
La grande traversée commence, droit sur l’Amérique !


30 Août : arrivée à Santos (Brésil, près de Sao Polo)
Nous avons passé l’équateur le 26, au petit matin. Je suis au niveau zéro à l’unisson avec mes collègues qui reprennent le travail…
Cette semaine aura apportée des nuits merveilleusement étoilées, des images de ciel et mer aux couleurs changeantes, difficiles à retranscrire, de belles journées de bronzette.
Le 27, nous croisons des baleines que le cargo corne pour les éloigner de notre trajectoire.
Les poissons volants offrent un vrai spectacle au ras de l’eau.
Nous longeons la côte brésilienne embrumée ; des îles, des montagnes montrent leur ombre fantomatique au coucher de soleil. L’entrée dans le port tout en longueur de Santos se fait de nuit.
L’Amérique du sud est enfin là ! Et s’annonce les froidures de sa fin d’hiver avec le vent du sud.


31 Août :
Noyés dans le brouillard, il faudra attendre le soleil de l’après-midi pour repartir. Apparaît alors tout le contraste de ce pays en redescendant l’estuaire : d’un côté les buildings et de l’autre les favellas.
Le vent froid du sud nous rappelle que nous sommes dans l’hémisphère sud.


2 Septembre :
Ces quelques jours ont été froids et gris, le brouillard présent.
Ce soir, au loin les lumières de Montevideo, mais la terre n’est pas pour nous ! Il faut jeter l’ancre dans le vaste « parking » en pleine mer, dans l’attente de pouvoir rentrer dans le delta du Rio de la Plata vers Buenos Aires et le port de Zarate au fond du delta.

8 septembre :
16h00, le signal est donné, les pilotes nous conduisant sur le chenal vers le Rio de la Plata sont aux commandes. Nous ne verrons de Buenos Aires que les lumières, vers 22h00.


9 septembre :
Arrivée à Zarate à 9h00 et une journée d’attente pour avoir les autorisations de débarquer mais nous avons trouvé le beau temps ! Le printemps est pour le 21.






10 et 11 septembre :
Taxi du port à Zarate puis départ pour Buenos Aires en bus sous une chaleur écrasante, 34°.
Nous plongeons dans le vacarme de la ville dès la descente du bus.
Notre visite sera courte mais très appréciée après tout ce temps sur le cargo :
La célèbre place de Mai, lieu de toutes les manifestations avec ses banderoles et où les mères des enfants disparus durant la dictature se retrouvent encore tous les jeudis.
Le vieux quartier de San Telmo avec ses rues pavées et ses façades coloniales, ses halles aux marchés et ses brocanteurs.
 Le quartier mythique de La Boca avec ses danseurs de tango et ses façades multicolores, où les immigrants italiens et espagnols arrivés au XVIIIe siècle ont construits leurs maisons de tôles et de planches.







 Puis un bon bifteak de lomo (3 cm d’épaisseur et grand comme une demie-assiette, du beurre !) dans une cantina populaire (petit restau local tout simple, bon et copieux). Nous passons la nuit dans un hôtel du centre. Nous devons rentrer pour midi au cargo, les temps de chargement pouvant changer et le cargo ne nous attendra pas…


12 septembre :
10h00, nous partons enfin. Arrivée à Montevideo, Uruguay, prévue dans la nuit.
La chaleur est partie, le Rio de la Plata ne se laisse pas photographier facilement ; arrivés de nuit et repartis dans la brume. Comme chez nous, le temps est changeant en cette fin d’hiver mais avec un soleil bien plus chaud quand il se montre.



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