dimanche 6 avril 2014

Une semaine de pleine aventure ! nord de la cordillera Real.



Lundi 31 : nous quittons le lac Titicaca à Escoma et nous dirigeons vers le nord et le parc de Apolobamba.
Et là, commence pour une semaine plus de 600 km de pistes. Du dur, du mou ; du froid, de la chaleur ; de 4500 à 500 m ; des paysages complètement opposés ; et de bonnes galères dans les bourbiers …Une semaine d’aventures imprévues et épuisantes !

La boucle passe par le nord de la cordillera Real : les cordillères de Munecas et Apolobamba ; l’altiplano : Cotapampa et Ulla Ulla, puis demi tour pour cause de piste fermée, Charazani. Puis la selva :  Apolo, Aten, Ubinichi, Mapiri, Sta Rosa.  Puis re cordillère jusqu’à Sorata. Et nous rejoindrons La Paz par la route classique : Achacachi, Batallas.
L’altiplano des cordillères de Munecas et Apolobamba :
80 km de piste dure et caillouteuse aux multiples nids de poule, à une altitude allant jusqu’à 4600m., dans une végétation rase avec de nombreux troupeaux d’alpagas, des mines artisanales à 4500, mais des panoramas à l’infini. Nous voulions rejoindre la selva à Apolo par la piste du nord frolant le P.N. de Madidi. Mais des gardes rencontrés en chemin nous informent que cette piste n’est pas praticable en voiture. Nous faisons donc demi tour à Ulla Ulla et posons notre bivouac à la tombée de la nuit à 4600 ; la nuit sera fraiche et nous nous réveillons dans le brouillard.

Laguna d'altitude

los colectivos n'ont pas peur de la piste !


les nettoyeurs de la nature.



Bob Marley sur l'altiplano : alpaga rasta













mine à 4500 m.



Mardi 1er Avril :
Et ce n’est pas un poisson d’avril, nous refaisons le chemin inverse ! Un amortisseur avant rend l’âme face à la dureté de la piste. Nous ne les avions pas changés avant de partir, ce sera nécessaire à notre arrivée à La Paz. Et le Gros poursuit sa route avec un petit roulis de bateau…



Charazani :
les thermes, l'eau arrive à plus de 40°; il est nécessaire d'ajouter de l'eau froide pour pouvoir se baigner ! un régal.






















Vue sur la vallée et ses petits sentiers serpentant à flanc de montagne.














Au bord de la piste, de l'eau ravine de la paroi à plus de 40°. Je vais voir d'où elle sort...un trou en haut de cette paroi !



Nous poursuivons dans cette vallée en direction d'Apolo. La végétation change passés les 3000. Nous allons bien vers une zone tropicale; la chaleur arrive et sa moiteur ; de nombreuses cascades griffent la forêt ; des rios impétueux ; des bananiers...





 Nous bivouaquons au bord de la piste, sur un replat. Et au petit matin, des paysans nous demandent gentilment de nous pousser pour installer les bâches de séchage des feuilles de coca.

Mercredi 2 :
En plein dans la selva, la piste serpente le long de la quebrada, parfois endommagée par les pluies. Mais le pire est à venir...
Puis 30 km avant Apolo, la végétation change : des monts vallonnés nous rappelant la France, peu de végétation, et...des bourbiers pentus. Ce n'est que le début !
Un petit exemple :














L'arrivée à Apolo est la bienvenue !


 Nous bivouaquons près du rio, un coin bien calme, avec les zébus nous rendant visitent au petit matin.













Jeudi 3 :
Apolo - Aten - Ubichini .
Le pire était à venir !  mais quelle idée de faire ce tour...des bourbiers les uns après les autres, où le Gros s'enfonce jusqu'aux essieux. Tout servira : le treuil, les plaques qui en ressortiront voilées. Même âs eu la présence d'esprit de faire des photos ! Nous arrivons enfin à Ubichini après 8h. de galère.
Dans ces régions, la population se déplace en moto 125, plus faciles à manier (et moins chères qu'une voiture; ici on ne roule pas sur l'or bien qu'on en récolte un peu dans les mines). Sinon, ce sont des taxis Toyota break aux 4 roues motrices. Ils passent de partout, incroyable au vu de la profondeur des ornières et des passages glissants; de vrais virtuoses ces taximen !

 Ton allant tester le pont; de toute façon, pas le choix, faut y passer !














 Dans le village de Ubinichi, les gens sont lascivement installés à l'ombre; la chaleur est étouffante et moite. Nous installons notre bivouac au bord du rio et assistons à la vie quotidienne de chacun. Les uns viennent laver la voiture ou le linge, d'autres viennent se laver...Mais cette halte n'est pas de tout repos : nous sommes envahis jour et nuit par les moustiques, zancudos et autres piqueurs. Nous assistons au passage en bac du rio.



vue sur la rive au petit matin : les nettoyeurs passent par là !
Vendredi 4 :
Et nous aussi, nous passons le rio avec le bac :


Et en avant la piste, direction Mapiri ... Au bout de 10 mn, premier plantage dans une boucle en montée. 2 h. à suer et harcelés par les bébêtes avant de s'en sortir ! Pas de photo de la galère mais je me laisse aller à admirer les papillons nombreux dans cette végétation tropicale.














Encore bien des bourbiers...
Nous entrons dans la région des mines d'or. De petits sentiers s'enfoncent dans la forêt, menant à des mines artisanales; mais pris par les cahots de la piste, nous n'irons pas voir.
Et nous arrivons enfin au bord du rio  de Mapiri; passage en bac.
Mapiri : ville des chercheurs d'or.
L'ambiance n'est pas des plus sympa, comme un climat de suspicion ! Impossible de trouver du diésel, réservé aux gros engins des mines et pas pour les touristes...Mais nous avons de la chance : nous rencontrons un Moldave installé ici depuis 20 ans, propriétaire d'une mine et d'engins. Il nous emmène chez lui et siphonne 40 l. dans un de ses bulls , nous fait le plein d'eau du réservoir et nous paye à boire ! en souvenir de ces années de galère et à la santé des européens. Vraiment sympa !
Et nous repartons en longeant le rio, avec vue imprenable sur les mines où les engins s'attaquent à la montagne, en rongent les pentes pour filtrer la terre et en extraire le précieux minerais.



 
Situation facile quand les mines sont sur le versant en face, mais moins rigolo quand elles se situent au dessus de la piste ! Nous ne les voyons pas car elles sont beaucoup plus en hauteur dans la forêt mais leurs eaux de filtrages descendent par les torrents, emportant pierres et boues. La piste est alors envahie, voire partiellement effondrée, la pluie n'arrangeant pas les choses...Quelques passages des plus délicats...Et la nuit arrive, nous nous posons sur un terreplein à côté de la piste, repos obligé !

Bilan : Apolo - Mapiri 150 km en 2 jours. On reviendra dans la selva quand ça sera plus sec!

Samedi 5 :
 Ouf, plus de bourbiers !
Nous quittons progressivement la végétation tropicale. 3 h. après Mapiri, la piste dure et caillouteuse, grimpe dans la montagne à plus de 3500 m. Elle serpente à flanc de montagne, entre paroi et ravin, dans une végétation clairsemée. Quel changement !
De superbes panoramas, des roches multicolores...




Arrivée à Sorata après 7h. de piste, 180 km. non-stop, OUF !
Nous dégustons le poulet frit pris dans la rue en fin d'a-m et il faut se soucier de faire le plein du Gros ! après une heure de file, nous réussissons à avoir 80 l.
Et nous nous offrons une nuit d'hôtel bien méritée.

Dimanche 6 :
Au réveil, soleil et une vue superbe sur la cordillera Real et le Nevado Illampu 6368 m. tout enneigé.

Nous flânons dans les rues de Sorata, devant les agences de guides pour les trekkings, la cordillera Real étant réputée auprès des alpinistes (à l'égal du Népal) pour ses randonnées.

Et nous reprenons la route en direction de La Paz sur un goudron qui nous paraît du velours malgré ses nids de poule !
Nous appercevons une dernière fois le lac Titicaca, arrêt à Ubinichi pour se restaurer au marché,

Et La Paz s'offre à nous en fin d'a-m dans son écrin de 3900 à 3600 m. de dénivelé.

Et quelques jours de repos au camping Oberland ne nous feront pas de mal !
Et grande joie : notre fille Elsa arrive mercredi...

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