Ses mines d'argent, ses nombreuses églises, son architecture coloniale : un musée à ciel ouvert !
Pour l’histoire de cette ville datant approximativement de
155O, à 4090 m d’alt. (la ville la plus importante la plus haute du monde), se
reporter à internet. Brièvement, elle fut exploitée pendant plus de 300 ans par
les espagnols pour ses mines d’argent très abondantes du Cerro Rico. Au
XVIIème, elle fut autant peuplée que Paris ou Londres, 165 000 hab. Les
espagnols inondèrent l’Europe de cette richesse, amenant les prémices de l’inflation
et du capitalisme.
Les 2 facettes de Potosi : plus de 6 millions d’indiens
et africains morts dans les mines / des espagnols riches comme des nababs faisant
construire un grand nombre d’édifices coloniaux et églises somptueux.
Puis au XIXe les filons d’argent diminuèrent et la population
chuta à 9000. Un petit regain au XXe avec des filons d’étain.
Potosi,les mines du cerro Rico :
En 1952, lors de la création de la république bolivienne, les
mines furent étatisées. Par la suite, l’état mis en place des règlementations
de travail, des services sociaux et éducatifs qui aidèrent bien à améliorer les
conditions de vie des mineurs. Mais le prix mondial des métaux chutant, l’état
se retira de l’exploitation minière. Depuis une vingtaine d’années, l’exploitation
est libre. Les mineurs, par petits groupes familiaux ou d’associés, creusent leurs
propres galeries ; Ils doivent alors payer 100 bols de l’heure pour l’utilisation
des tuyaux d’air comprimé (pour le marteau piqueur), payer 10 bols par jour les
ouvriers poussant les wagonnets pour extraire le minerai… Plus aucune
règlementation d’âge ni des heures de travail, ainsi c’est 8 à 12 h par jour et
6 jours par semaine, travaillent femmes et enfants. Le minerai sorti est « vendu »
à des compagnies privées qui payeront après analyses en fonction du taux d’argent
contenu.
J’ai hésitée à faire cette visite ; être voyeur de cette
misère tout en payant une agence qui en tire profit, je n’étais pas trop pour.
Mais finalement, voir c’est aussi mieux prendre conscience et témoigner.
Notre guide issue du milieu minier nous a montré au plus
proche ce dur travail. Marcher longuement dans des galeries basses, aux poutres
parfois en piteux état, avec une ventilation « naturelle ». Remonter en
poussant des wagonnets d’une tonne (souvent 4 à pousser), souvent des
déraillements. Les mineurs ont parfois leur trou au bout de galerie loin des
rails, donc tout à la corde et au seau pour remonter du trou puis à la
brouette. Des implosions régulières de dynamite. Pas de repas à midi, mais une
importante consommation de coca…
Début de la visite : s’équiper puis arrêt au marché car
la coutume veut que l’on offre aux mineurs de la coca, à boire, de l‘alcool et
des cigarettes (tant pour eux qu’en offrande au dieu Tio), des bâtons de
dynamite et des stylos pour leurs enfants. Nous faisons notre petit marché en
optant pour coca, boisson et dynamite,plus quelques médicaments pour le dispensaire. Puis descente dans la mine
(claustrophobe s’abstenir) :
vue sur Potosi du cerro Rico |
Prêts à entrer dans le ventre de la terre ! |
L'entrée du tunnel |
c'est parti pour plus de 2 h... |
Gare aux orteils quand le wagonnet passe ! |
les passages d'un niveau à un autre |
Le trou : à 15 m. de profondeur, un homme creuse et extrait des pierres qu'il fait remonter par la corde |
Préparation des bâtons de dynamite qui agiront par implosion une fois insérés dans les carottes percées au fond des parois du trou |
Nous attendons que les explosions soient terminées, pas rassurés quant même ! |
Les mineurs font ce rituel tous les samedis, et plusieurs heures pour carnaval.
cérémonie du Tio |
La sortie du tunnel :
C'est marrant quand on ne fait pas ça toute la journée... |
Vidage des wagonnets, après de bonnes suées!
Potosi, la ville : en cours
vue sur l'entrée de la ville |
les mégas gateaux boliviens au mercado... |
dignes des tartes à la crème burlesques ! |
vue sur les toits de la ville, avec ses nombreuses églises |
Tisserandes en ville |
Bazar sur les trottoirs |
Vendredi 6 :
Nous quittons Potosi, traversant la cordillère de las
Frailes.
Petit arrêt aux thermes de Tarapaya où pour quasiment rien
nous profitons d’une eau à 38° !
Puis on peut profiter des bains pendant qu'il sèche.
Organisés ces Boliviens !
Nous, on fait juste trempette ! |
Mais la cordillère nous amène en fin de journée sur
l’altiplano désertique et balayé par une bise froide, le bivouac est bien frais
à plus de 4000 ! Vitres gelées et ce n’est que le début…
Direction le salar d’Uyuni demain...
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