jeudi 5 juin 2014

Potosi

Du mardi soir 3 au vendredi matin 6Potosi
Ses mines d'argent, ses nombreuses églises, son architecture coloniale : un musée à ciel ouvert !



Pour l’histoire de cette ville datant approximativement de 155O, à 4090 m d’alt. (la ville la plus importante la plus haute du monde), se reporter à internet. Brièvement, elle fut exploitée pendant plus de 300 ans par les espagnols pour ses mines d’argent très abondantes du Cerro Rico. Au XVIIème, elle fut autant peuplée que Paris ou Londres, 165 000 hab. Les espagnols inondèrent l’Europe de cette richesse, amenant les prémices de l’inflation et du capitalisme.
Les 2 facettes de Potosi : plus de 6 millions d’indiens et africains morts dans les mines / des espagnols riches comme des nababs faisant construire un grand nombre d’édifices coloniaux et églises somptueux.
Puis au XIXe les filons d’argent diminuèrent et la population chuta à 9000. Un petit regain au XXe avec des filons d’étain.

Potosi,les mines du cerro Rico :
En 1952, lors de la création de la république bolivienne, les mines furent étatisées. Par la suite, l’état mis en place des règlementations de travail, des services sociaux et éducatifs qui aidèrent bien à améliorer les conditions de vie des mineurs. Mais le prix mondial des métaux chutant, l’état se retira de l’exploitation minière. Depuis une vingtaine d’années, l’exploitation est libre. Les mineurs, par petits groupes familiaux ou d’associés, creusent leurs propres galeries ; Ils doivent alors payer 100 bols de l’heure pour l’utilisation des tuyaux d’air comprimé (pour le marteau piqueur), payer 10 bols par jour les ouvriers poussant les wagonnets pour extraire le minerai… Plus aucune règlementation d’âge ni des heures de travail, ainsi c’est 8 à 12 h par jour et 6 jours par semaine, travaillent femmes et enfants. Le minerai sorti est « vendu » à des compagnies privées qui payeront après analyses en fonction du taux d’argent contenu.
J’ai hésitée à faire cette visite ; être voyeur de cette misère tout en payant une agence qui en tire profit, je n’étais pas trop pour. Mais finalement, voir c’est aussi mieux prendre conscience et témoigner.
Notre guide issue du milieu minier nous a montré au plus proche ce dur travail. Marcher longuement dans des galeries basses, aux poutres parfois en piteux état, avec une ventilation « naturelle ». Remonter en poussant des wagonnets d’une tonne (souvent 4 à pousser), souvent des déraillements. Les mineurs ont parfois leur trou au bout de galerie loin des rails, donc tout à la corde et au seau pour remonter du trou puis à la brouette. Des implosions régulières de dynamite. Pas de repas à midi, mais une importante consommation de coca…
Début de la visite : s’équiper puis arrêt au marché car la coutume veut que l’on offre aux mineurs de la coca, à boire, de l‘alcool et des cigarettes (tant pour eux qu’en offrande au dieu Tio), des bâtons de dynamite et des stylos pour leurs enfants. Nous faisons notre petit marché en optant pour coca, boisson et dynamite,plus quelques médicaments pour le dispensaire. Puis descente dans la mine (claustrophobe s’abstenir) :




Transumance de lamas passant aux pieds des mines

vue sur Potosi du cerro Rico

Prêts à entrer dans le ventre de la terre !

L'entrée du tunnel
                                                                                                   
c'est parti pour plus de 2 h...















Gare aux orteils quand le wagonnet passe !
les passages d'un niveau à un autre












Le trou : à 15 m. de profondeur, un homme creuse et extrait des pierres qu'il fait remonter par la corde











Préparation des bâtons de dynamite qui agiront par implosion une fois insérés dans les carottes percées au fond des parois du trou










Nous attendons que les explosions soient terminées, pas rassurés quant même !
Comme Pachamama est le dieu de la terre,  Tio est le dieu des profondeurs. Il doit être honoré pour protéger les mineurs et apporter du minerai. Nous exécutons avec notre guide la cérémonie : lui donner des feuilles de coca et 2 cigarettes allumées; Verser de l'alcool à 97° sur les 4 points cardinaux pour éloigner le danger (épaules, genoux), le pénis (pour la fertilité donc plus de minerai), sur les mains et les pieds et enfin au sol pour Pachamama.
Les mineurs font ce rituel tous les samedis, et plusieurs heures pour carnaval.

cérémonie du Tio


 












La sortie du tunnel :











C'est marrant quand on ne fait pas ça toute la journée...



Vidage des wagonnets, après de bonnes suées!








Potosi, la ville :     en cours

vue sur l'entrée de la ville

les mégas gateaux boliviens au mercado...

dignes des tartes à la crème burlesques !










vue sur les toits de la ville, avec ses nombreuses églises





Tisserandes en ville








Bazar sur les trottoirs

             Vendredi 6 :
Nous quittons Potosi, traversant la cordillère de las Frailes.
 














Petit arrêt aux thermes de Tarapaya où pour quasiment rien nous profitons d’une eau à 38° !



 En arrivant, on lave son linge à la rivière.
Puis on peut profiter des bains pendant qu'il sèche.
Organisés ces Boliviens !
Nous, on fait juste trempette !

Mais la cordillère nous amène en fin de journée sur l’altiplano désertique et balayé par une bise froide, le bivouac est bien frais à plus de 4000 ! Vitres gelées et ce n’est que le début…


 Direction le salar d’Uyuni demain...




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire