Au Pérou, ce n'est pas parce qu'une route est principale et fréquentée par des centaines de camions quotidiennement qu'elle est bien roulante ! 120 km = 4 h. ; des passages envahis par le huayco, de grosses pierres tombées sur la route, des nids de poule...l'attention en éveil et dans le brouillard, on ne profite en rien du paysage. Mais que doit être l'autre piste dans la selva avec cette pluie !
Bivouac en retrait de la route. Visite au matin du voisin venant prêcher la bonne parole, nous sommes dimanche, un bon moment de conversation sur les conditions de vie au Pérou, et surtout dans les campagnes, précarité et pauvreté...Mais la scolarisation est bien là, malgré des conditions assez sommaires.
Temps humide et brouillard, les sancudos sont là !
Passé le col de 2700 m, s'ouvre à nous une vallée sans brouillard, aux pentes couvertes de culture d’hortensias en fleur et dont la route est bonne. Mais c'est le Pérou ! Cela nous est déjà arrivé de trouver une route affreuse d'un côté du col et un bon goudron de l'autre côté, pourquoi ? question à creuser...
Nous reprenons la route 3N en direction du sud.
Un passage à Huanuco
pour voir ce vieux pont du XIXe, sur la rivière Huallaga, en « piedras de
canto rodado » assemblées avec un mélange de chaux, sable et blancs d’œuf
(ont-ils fait de la crème anglaise avec les jaunes ?).
Arrêt pour
la nuit à Huariaca, à l’hostal Rosa
Nautica. Le Gros se retrouve logé en sécurité dans la cours d’une maison avec
les poules !
Nous avons de la chance, les jours à venir, la
pluie ne se montrera qu’en fin de journée et tombera toute la nuit mais il fait
frisquet le matin…
Mardi 24 :
La route suit une vallée aux magnifiques pentes
verdoyantes.
Puis grimpe ensuite au Cerro de Pasco à 4420 m. la ville minière la plus haute du Pérou
(cuivre, plomb et zinc). De nombreuses mines sont creusées dans la région à des
altitudes assez élevées. Cette ville, comme toutes les villes minières, respire
la misère et la grisaille mais a pour particularités son altitude et sa
géographie: une mine à ciel ouvert se situe en son centre (400 m. de
profondeur) se ramifiant en larges couloirs, les quartiers se situent sur leurs
bords et sont détruits au fil de l’exploitation…Les rues en sont cahoteuses et
boueuses, la misère à ciel ouvert…
La soirée se montrant pluvieuse, nous décidons
encore de dormir une nuit en hostal à Tarma ;
hôtel et ville aussi gris…
Mercredi 25 et jeudi 26 :
A Huancayo,
quittant la route principale, nous préférons suivre une piste passant par Pazos, Pampas et Quichuas (route 3S) pour
rejoindre Huanta. Le bivouac sera à 4000 m. d’altitude, au milieu de nulle part.
Après avoir vu les nuages montés vers nous, nous profitons d’un ciel étoilé
magnifique, ombré par les voies lactées (je n’en avais jamais vu de semblable).
La nuit fut fraîche mais très reposante. Et au petit matin, trois mini bus
passant par là viennent nous rendre visite ; Pas beaucoup de touristes
dans le coin, alors on est curieux de rencontrer ces étrangers ! Bien
sympathiques les échanges en Espagnol, mais en Quechua je n’y comprends
rien ! Cette langue est encore bien usitée dans les campagnes.
De Quichuas, nous nous engageons dans un superbe quebrada sur 70 km à la piste un peu peligroso par moment (la pluie y a fait ses ravages) mais offrant des vues superbes. Nous sommes admiratifs des prouesses accomplies par ces routiers de semi-remorques affrontant cette piste plus que périlleuse, entre paroi et ravin.
Jeudi 27 :
Passé Huanta,
nous apercevons des fabriques plus que rudimentaires de briques.
Le site de Wari :
Postérieur à celui de Chavin mais semblable en de nombreux points (Ve au XIIe). La civilisation Wari s’est ramifiée jusqu’à la mer et loin au sud et au nord, mais pas à l’est vers la selva comme celle de Chavin ; d’où des animaux totem identiques pour le condor et le serpent mais différent pour le puma (local) / le jaguar (la selva). Le site rituel est ici aussi en parti enterré. Les dessins sont bien différents aussi. Toujours un système d’irrigation assez élaboré.
La place des cérémonies a une forme de D, avec des
alcôves d’habitations d’un côté et des niches pour les offrandes de l’autre.
Une tombe haute de 3 étages avec de nombreuses galeries a éveillé bien des
curiosités, nombreux sont ceux qui y ont cherché des momies de chefs mais sans
succès, seulement des restes humains et animaux ; le mystère du pourquoi
de cette grande tombe reste…
La cité s’étendrait sur 1000 hec. et aurait eu une
population de 50 000 hab. Mais seulement 4°/° est mis à jour.
Vendredi 28 :
Quinua :
Après un bivouac frais à l’obélisque de Quinua
(célébrant une des grandes batailles pour bouter les Espagnols), nous
retournons visiter ce joli village qui a su garder ses traditions de poterie.
Tout est en l’honneur de leurs productions d’une grande finesse, je photographie
à outrance ces belles poteries.
Poteries mises traditionnellement sur la toiture
lors de la crémaillère :
Exposition d’un potier :
Statues traditionnelles le long de la route et rencontre avec Magno Wasajo, sympatique Papi qui demande à être photographié devant les statues traditionnelles et devant sa maison avec sa production ; en échange, promis, je lui enverrai une carte de France en Septembre (et les photos aussi) :
Et nous quittons encore une fois les sentiers battus pour nous rendre à Cusco, non par la route classique des sites incas, mais en traversant la selva et arriver par le N-O et le Machu Picchu…
La route commence par du bon goudron, nous passons
un col à 4200 m. jusqu’à Tambo, et après120 Km de piste : do sport !
Glissements de terrain, boue et ornières…4h pour aller de Ayna à Kimbiri !
Et à partir de Kimbiri, la végétation devient
progressivement tropicale et la chaleur aussi…
Nous longeons le rio Apurimac, moiteur et chaleur,
moustiques et zancudos, ouille !
Pour notre bivouac, nous sommes accueillis
chaleureusement près du terrain de foot de la communauté de Mapitunami. Partout
où nous avons demandé d’ « acampar », les Péruviens nous ont
montré que l’hospitalité est bien présente chez eux (un petit don à la
communauté en remerciement n’est pas de refus, la vie est des plus précaire
dans les campagnes). Et nous repartirons avec des noix de coco à boire en
route.
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