vendredi 14 février 2014

Pérou centre : entre cordillère noire et cordillère blanche

En une journée, nous avalons plus de 400 km. Nous passons Lima, peu attirés par les grandes villes où souvent nous nous perdons, l'attention en hyper éveil au vu du bazar et du vacarme...
Petite pause à Huacho où nous rencontrons des Bordelais avec un Toy identique au notre...

Mardi 11
Surprise d'une nuit : cherchant un bivouac peu après Huacho, nous découvrons en bord de mer un petit hostel niché entre laguna et plage à "Albufera de Medio Mundo". Coucher de soleil magnifique, des oiseaux tout autour, superbe !







Puis virage vers l'Est, direction  les cordillères noire et blanche...Et nous passons rapidement du désertique à l'abrupt des montagnes ! La route longe le rio Fortaleza pour monter progressivement dans la Cordillera Negra. Nous traversons des vergers superbes : bananiers, figuiers, manguiers, pommiers, citronniers, chimbotiers, papayers....Je ne résiste pas au plaisir d'acheter des fruits et abuse au vu du prix. Pour 4 euros :

3 espèces de mangues :



Pourquoi cordillères noire et blanche :
Ce sont 2 massifs parallèles orientés N-S : la cordillera negra côté ouest est monochrome et un peu sombre, montant à 4000 m. La cordillera blanca , côté est, culmine à plus de 6000 m. Ses sommets sont toujours enneigés d’où son nom ; là se situe le parc de  Huascaran, célèbre pour ses treks. Entre ces 2 cordillères, la vallée à 2500 m. renferme des sites archéologiques intéressant et ouvre sur des paysages remarquables mais qu’il faudra atteindre après de sacrées grimpettes…














 12 et 13 : Chavin de huathar 
70 km en 2h30, cela vous donne une idée du dénivelé et de l’état de la piste…passage d’un tunnel à 4400 m en traversant la cord. Blanche pour accéder à Chavin situé dans une vallée à 3000m. Le maté de coca aide bien contre le mal de tête ; si on pouvait en mettre dans le diésel pour aider le gros, on avancerait peut-être un peu plus vite ! Mais ça en valait la peine. Le village de Chavin est des plus accueillant et pittoresque, mais les andines n’apprécient guère d’être photographiées. Nous passons 2 nuits au petit hostal  La Casona avec son charmant patio (15 e. la chambre avec pt dej.) où les colibris, le matin, viennent s’abreuver aux fleurs. Chaque repas au restau , menu : potage, plat chaud, boisson pour 1,50 euro, qui dit mieux ?
dans les rues avec Christian

la place fleurie
la patio de l'hôtel et notre chambre au 1er étage

un colibri butinant









Nous rencontrons Christian, natif de Chavin et résidant en Allemagne depuis 4 ans. Il nous fera visiter le site archéo. pour lequel il s’est passionné et a travaillé. Sur le chemin menant au site, une légende est attachée à un énorme rocher dans la rivière : en 1970, une coulée descend de la montagne et emporte les 1ères recherches archéo, laissant ce rocher. La population veut le détruire au vu de sa taille, mais la nuit des ouvriers rêvent que s’ils le détruisent, alors un désastre plus grand descendant de la montagne détruirait le village. Et ainsi le rocher resta là, déviant le cours de la rivière.


La culture Chavin.
Le site archéologique :
La civilisation Chavin, ancienne de 3000 ans, a construit en ce lieu un site religieux, entre 2 fleuves, au pied de la montagne. Son architecture est étonnante : le site est parcouru par un réseau d’aqueducs, la pyramide à plate-forme se situe sur un labyrinthe de galeries, la place circulaire puis la grande arène rectangulaire servaient aux cérémonies. Il semblerait que les pratiques religieuses de Chavin furent connues jusqu’à l’océan (vestiges de conques servant à la célébration) et sa renommée a nécessité la construction de la 2ème arène pour accueillir le peuple avec le portique aux colonnes masculin-féminin où officiaient les prêtres. Les 3 animaux divinisés y sont le condor, le jaguar et le serpent que l’on retrouve gravés sur les obélisques,  les dalles et marches…

Lors des cérémonies, la classe religieuse abusait du mescal (du cactus San Jose) afin d’être en transe et amener des visions mettant en lien avec la nature ; ils s’enfermaient alors dans les couloirs sous la pyramide, à l’obscurité complète (pas de support d’éclairage, l’hallucinogène dilatant fortement les pupilles). A la convergence de galeries se trouve un monolithe haut de 4,53 m. le Lanzon aux gravures mythologiques pouvant représenter le dieu suprême…
D’autres galeries seraient susceptibles d’avoir été les habitations des religieux…
le Lanzon
galerie
















La pyramide était ceinturée par des têtes sculptées, représentant les différents stades dans les visions, avec des dalles gravées entre chacune d’elles. Restent sur le site, une tête avec sa dalle, le reste étant au musée.














Au musée, la collection de têtes zoomorphes :



vendredi14 :
Nous revenons sur nos pas pour suivre la vallée plongeant entre les 2 cordillères.
Huaraz, Yungay, Caraz, des villes points de départ à nos visites.

Après Huaraz, nous passons la nuit à l’hotel de Monterrey et ses thermes. Un hôtel âgé de 70 ans, avec de beaux restes des fastes d’antan, où le bain dans l’eau à 40° est possible à toute heure, le gardien se faisant un plaisir de nous faire visiter et racontant un peu de l’histoire.
Le soir, nous  nous faisons couler un bain dans un pozo (bassin indiv.) où il faudra même mettre de l’eau froide !












15 et 16 :
Ton ne résiste pas à aller à la rencontre de Nicolas et son beau FJ 40 vieux de 35 ans.

2 lagunas de la cordillera blanca accessibles en voitures (les autres demandant de bonnes marches...) :
De Yungay, la laguna Llanganuco
12 km en 45 mn de bonne piste pour accéder à ce lac à 3800 m., par un canyon.



un petit chincharron (porc frit avec du maïs blanc éclaté) près du lac:















De Caraz, la laguna Paron
 30 km et 2 bonnes heures de piste cahoteuse grimpant à 4170m.

le canyon Paron

la laguna Paron
 



Ton et sa gopro !
Le marché de Caraz:

des maïs de toutes les couleurs















Un bivouac dans la campagne :
traversée d'un pont assez rudimentaire (l'autre ayant été emporté par la crue, voir le débit du rio...), nous nous calons discrètement derrière une haie en bordure d'un champs. Une grand-mère nous dit qu'il n'y a aucun problème à bivouaquer ici. Nuit très tranquille et dès le petit matin,  chacun y va de son "hola, buenos dias" en passant sur le chemin !


Fier de son tee shirt péruvien !


un oiseau aux belles couleurs rouge
  De Caraz, nous montons dans la cordillera negra afin de voir les fameux Puyas Raimondi : plante rare et unique ne fleurissant que tous les 40 ans, poussant sur des pentes arides à 4300 m. Mais nous ne pourrons pas profiter de leurs fleurs; le manque de pluie les a complètement désséchées ! La boucle de 80 km passe par Huata, puis monte vers Pamparonas puis redescend par Pueblo Nuevo, une boucle superbe avec un très beau panorama sur la cordillera blanca et de bonnes grimpettes teuf-teuf...


les bergères dans la montagne ne perdent pas de leur élégance






















rencontre avec un collectivo, faut se garer et la route n'est pas large...

















Enfin les puyas raimondi !








 


 

Au sommet rencontre avec  des péruviens qui viennent aussi voir ces plantes mais en moto-taxi
Pour redescendre...
 Une mine de charbon au bord de la route. Nous en rencontrerons bien d'autres par la suite, plus que rudimentaires...

Le fruit de leur travail.

Panorama sur la cordillera blanca
 16 Février : 5 mois sur les routes et 25 500 km parcourus.

17 et 18 :

Le canyon del Pato :
Au nord de Caraz , cette formation rocheuse s'étant sur 80 km. Un rio impétueux serpente entre des parois abruptes; la piste le longe, passant de nombreux tunnels parfois un peu peligrosos au vu des risques de chutes de pierres. Seule voie pour accéder à Chimbote sur la côte de Caraz, nous croisons de nombreux camions. Plus d'une fois je serre les fesses quand il faut se serrer du côté du vide pour laisser passer. La piste est assez cahotique et il faut faire attention aux chutes de pierres. Mais les paysages méritent ces frayeurs.




Vues panoramiques sur le canyon lorsque nous partirons à la traversée de la cordillère :




















Bivouac dans le canyon, où nous découvrirons les démoniaques sancudos : petits moucherons venant vous piquer sournoisement sur toute partie découverte et dont les boutons vous grattent une bonne semaine ! Nécessité d'une moustiquaire ultra fine et d'un répulsif spécial...

Bivouac dans le canyon












Changement de cap :
Si nous voulons être le 8 Mars à Cusco pour accueillir notre fille qui arrive en avion avec son compagnon, nous n'avons plus le temps de monter en Equateur comme prévu. Tant pis, ça sera pour une autre fois...Notre itinéraire oblique vers l'Est afin de traverser la cordillère d'Ouest en Est pour redescendre à Cusco par la selva.
Et maintenant, au vu des pistes, la moyenne est de 30 km/h. Et attention aux chutes de pierres sur la route, à l'effondrement des bas côtés, aux badenas (rigoles transversales)...

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