vendredi 3 janvier 2014

Argentine : Province de La Rioja



Du 27 au 30 : Villa Union et le hasard des rencontres…
Nous arrivons en fin de journée à Villa Union et nous renseignons sur l’état de la route pour aller à la Laguna Brava située en plein dans la cordillère, 180 km plus au nord, car il a plu la veille et les routes sont en mauvais état par endroit. La police nous informe qu’un pont est endommagé et le rio encore haut… Dans cette région semi-aride, les orages sont brefs, locaux et emportent tout sur leur passage. Nous renonçons et allons nous consolés à la station service du coin à boire un café. Et c’est ici que la chance arrive !
De derrière la vitrine, nous voyons 2 Argentins examiner attentivement un long moment le Toy puis ils viennent nous voir (les Hilux sont fréquents mais les Land Cruiser rares et rendent envieux les adeptes de 4x4, de plus notre équipement souvent intrigue). C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Mariano et Enrique qui nous feront vivre une journée que nous ne serons pas prêts d’oublier : demain ils font une sortie dans la cordillère jusqu’à la laguna Brava, avons-nous envie d’aller avec eux ? Tu parles mon coco qu’on en a envie !
Mariano nous invite à bivouaquer dans sa bodega avec cabanas et piscine, on le suit…pour 3 jours de rêve !



                                                     www.harassanjose.com.ar

Il nous convie à la première soirée bien arrosée de ces 3 jours autour d’un asado, su vino esta muy rico et nous en abuserons un peu…Nous faisons alors la connaissance de Hugo que nous retrouverons plus tard à La Rioja. Soirée très conviviale et tardive ; couchés 3 h. pour partir à 9h demain…
soirée asado avec Mariano

A suivre article spécial : une journée de rêve sur les traces du Paris Dakar puis dans la Cordillère avec grimpette jusqu’à 4400m. 

A notre retour tardif, nous prenons l’option confort : un bon lit dans une cabana (chambre, sanitaires, cuisine, clim., vue sur la piscine pour 25euro et avec Marcelo aux petits soins pour nous !) et nous prolongerons même une autre nuit en nous offrant le 29 une journée repos avec une bonne blanquette de veau le soir venu, que je me fais une joie de leur faire découvrir. Facile de cuisiner avec de la viande de cette qualité, le filet est 3 fois moins cher que chez nous alors j’en profite…

soirée blanquette
La bodega: cette construction en adobe est typique de la région. Les murs sont fait de terre locale mélangée à de la paille et de l'eau, puis moulée en brique, le toit en canne recouvert de terre. La bodega est très bien restaurée et garde tout son cachet. Les habitations de cette région sont souvent basses à toit plat, elles se confondent avec la couleur du paysage (brun ou rouge) ou adoptent des couleurs chatoyantes lorsqu'elles sont crépies.

Lundi, nous repartons tardivement en prenant la ruta 40, traversant la cueva Miranda faite de roches rouge flamboyant et déchiquetées, pour rejoindre Chilecito connu pour sa mine d’or et d’argent du début XXe à 4000 m. d’altitude. Il s’agit de traverser la barrière de la précordillère pour rejoindre La Rioja, mais avec plus de 40°  le Toy a chaud (et nous aussi), sans doute un petit problème de refroidissement, alors nous optons par la version courte de l’itinéraire : nous ne monterons pas à la mine et rejoignons La Rioja par un itinéraire plus court en quittant la 40.

La cueva Miranda
 Le 30 : arrivée à La Rioja chez Hugo
Hugo tient un complexe touristique à 5 km de la ville avec de jolies cabanas en pierre à flanc de colline et une piscine, et accompagne les amateurs sur les sommets pour s’envoler en parapente.
Il nous invite gentiment à bivouaquer sous les arbres de son complexe.



Mardi 31 : la fête d’El tinkunaco
Tinkunaco signifie « rencontre » en Quechua, et c’est bien l’histoire d’une rencontre entre les Diaguitas (population indienne de la région) et les Espagnols. En 1591, les Espagnols fondent la ville de La Rioja sur le territoire des Diaguitas, ceux-ci résistèrent et se soulevèrent contre les colons en 1593, coupant l’arrivée de l’eau vers la ville. Mais l’intervention du père Francisco Solano (canonisé plus tard) permit d’éviter un conflit sanglant. Les Diaguitas lui firent confiance et baissèrent les armes à la condition que l’alcade (maire) démissionne et que l’enfant Jésus le remplace. Depuis lors, le 31 décembre, une procession part du convento San Francisco emmenant l’enfant Jésus alcade et San francisco portés par les Diaguitas vers la place del govierno afin de retrouver la procession venant de la cathédrale avec San Nicolas porté par les Espagnols. Lors des retrouvailles, tout le monde se met à genoux devant puis s’embrasse en se souhaitant « paz ».
Bain de foule, ferveur ambiante, je suis assez touchée lors des accolades souhaitant la paix.
Procession de l'enfant Jésus alcade


Plaza del govierno avec Jésus et San Francisco

San Nicolas dans la cathédrale

Le réveillon :
Nous le passons avec Hugo, Mariana sa compagne, Isabelle sa fille venue d’Allemagne et son compagnon Alex, sur les hauteurs de La Rioja. Un réveillon pareil ne s’oublie pas ! Hugo nous emmène sur la montagne dominant la ville à 1200m. d’alt., plus haut que la plate forme des parapentistes qu’il encadre, au bord du vide et seuls au monde. Les lumières de la ville s’allument progressivement dans la plaine alors que l’asado se prépare. A minuit, des feux d’artifice éclatent de tout côté, quel site merveilleux pour se souhaiter une bonne année ! Merci Hugo.
Nous passons la nuit dans la fraicheur de la montagne alors qu’Hugo et sa famille replongent dans la chaleur de la ville.






2 Janvier : départ de La Rioja, direction le nord.
Un orage entrainant torrent et pierres nous barre la route de montagne pour Sanagasta. Nous optons pour la sécurité et prenons la route principale. En janvier et février, autant la chaleur est forte que de violents orages amènent subitement crues, l'eau alors ravine de la montagne et entraine boue et pierres; nous devrons tenir compte de ces imprévus...


Près de Aimogasta, dans le petit village de San Pedro, nous découvrons un castello bien étrange : el castillo de Dionisio, mélange de la maison du facteur cheval et celle du chao de St Romain au Mt d'or...
Dionisio Aiscorba est un artiste autodidacte décédé en 2004 qui a passé 30 ans de sa vie à construire ce castillo dans ce lieu où il a senti une énergie le soutenant dans sa quête de spiritualité. Il a cherché à représenter par ses constructions ce qui relie l'homme à la terre et le cosmos. Notre guide a travaillé avec cet artiste et entretient le lieu en le fleurissant à profusion.
 
Nombreuses références à l'hindouisme...


Les trompes de la fécondité comme ouverture à la maison.

Barbecue dans le ventre mère.


Mandala
Bateau viking
  
 3 janvier : Quebrada et site inca de Hualko



Le chemin de San Blas nous amène à l’entrée de plusieurs quebradas, nous bivouaquons dans celle du Rincon pour rejoindre le lendemain celle de Hualco dont le rio a la particularité de couler sud-nord et d’être alimenter toute l’année par l’eau des montagnes. Cette gorge est d’un beau granit rouge poli par l’érosion et empêche l’eau de s’infiltrer ; l’eau y est très pure car filtrée par une épaisseur de 7m. de sable avant son arrivée. Occasion d'une baignade très agréable après la visite du site.












Nous pouvons encore une fois vérifier que l’intérêt à visiter un site tient beaucoup à la passion qu'y met le guide ! Flavio Yapura, autodidacte versé en théologie, archéologie et bien d'autres domaines, nous entraine dans une visite très dynamique de ce site unique géologiquement.
Les incas, venant du Pérou vers 1400,suivirent la cordillère en direction du sud jusqu'à Mendoza, pactisant avec les populations indigènes rencontrées et les influençant, leur faisant profiter de leur science. Lors de ce passage, ils construisirent de nombreuses cités sur les hauteurs, proche du ciel, du soleil.
Ils choisirent le site de Hualko de par sa position stratégique sur la vallée, de son eau toujours en abondance, des nombreux minéraux ...


Fabio nous initie aussi à l'utilisation des plantes locales et des cactus (avec son fameux nesqual...)










Petite collection des cactus locaux :

Le fruit se ramasse lorsqu'il se fend, la pulpe ressemble au kiwi. Ce cactus est une bonne réserve d'eau.














Nous avons envie d'aller jusqu'à Fiambala, voir ce lieu si souvent cité dans le rallye du Dakar et surtout traverser sa sierra. Arrivés à Tinogasta, nous apprenons que la piste est fermée depuis quelque temps au vu de sa dangerosité et des accidents survenus.

Tinogasta : après une attente de 2 h. à l'entrée de la ville pour cause de barrage des employés municipaux en grève, nous y entrons de nuit. Mais pas de problème, vu la chaleur, tout est fermé jusqu'à 17h et reste ouvert jusqu'à minuit !
Un petit garage pour graisser les cardans à 23h., un choripan (sandwich de saucisse) à la boutique d'en face en attendant...et arrivée au seul camping proche à minuit.
Camping Los Olivos, à 2km du centre sur la route de Fiambala, que nous recommandons vivement. Dans un cadre plein de verdure, des constructions traditionnelles bien agencées et une belle piscine, un régal.

 Changement de plan : nous rejoignons la ruta 40 pour entrer dans la province de Catamarca...




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