jeudi 30 janvier 2014

La côte chilienne : de Tocopilla au Pérou

De San Pedro à Tocopilla, par Calama : 300 km de route rectiligne et asphaltée (ça fait pas de mal), traversée de la région d’Atacama désertique, plateau à 2500 puis montagnes pelés, des pylônes électriques et des mines…Du repos pour les yeux et l’appareil photos ! Une descente de 30 km à serpenter entre les montagnes. Et nous voilà à bivouaquer au bord de l’océan.

Les mines, le désert, la monotonie, quel repos....

arrivée à la mer !
Mardi 21 : Iquique
Merci aux sixontheway pour nous avoir indiqués ce lieu de camping : le Flight Park (via 5, Bajo Molle), hôtel en container et envol de parapente sur une colline à l’entrée sud de la ville, avec vue sur la mer, table sous les palmiers et ttes commodités, super !
Info du jour : San Pedro de Atacama est inondé, la route de Calama coupée par l’eau et la boue…On a eu de la chance d’être parti avant-hier !
Nous allons y rester jusqu’à jeudi, en compagnie de Uta et Jurgen de Berlin avec leur C.C. Avec eux, un tour dans la zone franche pour changer la batterie secondaire qui a du mal à tout faire fonctionner, acheter 2 pneus (crevaisons et mauvaises routes ont eu raison des 2 pneus de réserve, il ne nous reste plus que l’usager donné à Bariloche…). Malgré le nombre de 4x4 en Am-sud, il est difficile de trouver de bons pneus tout terrain ; ils ont plutôt des coches type hilux avec des pneus de route, et malgré la zone hors taxe d’Iquique, les prix sont plus élevés qu’en France !
Nous trouverons malgré tout le temps de faire un tour en ville afin de voir les beaux restes de la grande époque du salpêtre au début du XXème qui a fait la richesse d’Iquique.



sur le port,pélicans et lobos








La célèbre dune d'Iquique, entre la montagne, la ville et la mer.


Jeudi 23 au 23:
Nous longeons la côte vers le nord jusqu’à Arica et la frontière Péruvienne.
 Détour vers la ville fantôme d'Humberstone :
La conservation du lieu est due à son milieu environnant très sec et la volonté des successeurs des mineurs de faire survivre ce que leurs anciens ont vécus dans ces mines où ils vivaient, o tout était fourni par les dirigeants de la mine; cela allait jusqu'à avoir une monnaie particulière au lieu...

la piscine en tole


le père a évidemment trouver las bebidas

et la mère l'école !















Jeudi 23 à lundi 27 : Arica
Nous longeons la côte vers le nord jusqu’à Arica par la panaméricaine (allant de l’ile de Chiloe et remontant l’Am sud côté ouest). 
Les premiers géoglyphes sur notre chemin : 






Désert et labourage des recherches minières...












Nous élisons domicile pour ces 4 jours à la playa de los Corazones, chez notre ami Diego au restaurant Ostion Dorado, le dernier de la route longeant les plages au sud d’Arica (encore une bonne adresse donnée par les sixontheway !). Pas la période la plus calme car on est en we, mais l’occasion de rencontrer des Chiliens pour pêcher, discuter, boire un coup…sympa ! Et Diego très attentionné, nous conseille. C’est l’occasion de manger de bons plats de fruits de mer et de poissons au restau, bonne cuisine et produits très frais. 
en fond,la playa corazones



avec Diego
La route finit en cul de sac sur un chemin longeant la mer, la côte déchiquetée offre de belles vues, des grottes. Mais à ne pas s’y tromper : parfois ces beaux rochers blancs que l’on voit briller au loin sous le soleil, ce n’est pas la roche qui est blanche mais le guano !




 














oh les beaux rochers blancs !

couverts de guano...
Petite initiation à la pêche pour Ton, et son premier poisson !



Tous les soirs, nous pouvons admirer les prouesses des skytesurfers.


Un petit tour à Arica, afin de voir la cathédrale dont la charpente fut construite par Eiffel. Cette région antérieurement péruvienne, il était prévu d’amener en bateau de France cette charpente à Arequipa ; cela ne pouvant se faire au dernier moment, Arica a ainsi profité de la livraison. Petite cathédrale pleine de charme.


vue d'Arica du musée Colon


Arica a 2 quartiers construits sur des cimetières : au pied du cerro Moro, le cimetière Chinchoro (momification la plus ancienne connue, plus de 6000 ans av.jc) avec son musée où l’on peut voir au travers de dalles de verre des momies in situ, et le quartier vers le port où chaque fois qu’on creuse, il en sort des corps à la momification plus récente et sommaire du peuple Aymara.


Mais si nous tardons sur cette côte, c’est aussi dû au conflit actuel de frontière entre Chili et Pérou : le Pérou revenant sur les accords de frontière maritime passés avec le Chili, tous 2 attendent ce we la décision de La Haye, et le climat est un peu tendu…Déconseillé de passer la frontière avant mercredi ! qui est fermée lundi car jour de l’armistice de la guerre du pacifique.

Du 27 au 30 : la précordillère, sur la route de las misiones.
Nous décidons de nous éloigner de la mer, de nous plonger dans ces montagnes désertiques et partons vers l’est pour faire une boucle partant de la valle de Lluta, montant jusqu’à 4200, puis longeant la précordillère par Belen, Sexamar, Codpa et retour vers Arica. 
vue sur la valle de Lluta
Traversée de montagnes pelées, impression de rien, mot que nous employons souvent depuis quelque temps ! Juste des couleurs et des sensations.
Rencontre avec une famille qui, voilà 20 ans, a décidé de couper les ponts avec la société et s’est installée ici à 4200m. en complète autonomie. Halte pour boire mon premier maté coca et Ton un bon café (qui l’eut cru ici !).

Proche, la pukara de Copaquilla nous offre un superbe panorama. Les pukaras sont des forteresses construites sur les hauteurs dont il ne reste souvent que quelques fondations.

Puis nous entamons la route des missions ; riche région de passage de l’or et l’argent venus de la Bolivie, les espagnols s’y sont installés avec leurs bondieuseries. Mais s’est l’occasion de voir quelques belles églises, souvent en adobe. Première fois que je vois des portails en pierre à Belen, qui fut une ville très importante. Les espagnols y ont amené l’instruction avec 3 écoles et 3 églises, dont 2 sont restaurées.

 Belèn :

A noter les costumes espagnols sur les statues religieuses !




et une petite sieste à la pause de midi !

Sexamar




Codpa










du rien !
 Région aussi plus verdoyante où de l’agriculture se niche en fond de vallées grâce à des canaux d’irrigation. Quelques photos de cactus rencontrés sur la route :



cactus candélabre

cactus sans épine, super !













 
Et un bivouac au milieu de nulle part, sur un plateau nous ramenant sur la panaméricaine.


Mercredi 30 : valle de Azapa et le musée archéologique des momies.


Cette vallée très riche en oliviers, fruits, légumes nourrie tout le nord Chili. Avec notre manie de prendre les petits chemins, nous remontons la vallée par une piste serpentant dans les exploitations, parallèle à la route goudronnée de l’autre côté du rio. Au passage, des géoglyphes représentant un troupeau de lamas, un autre ? Puis des champs d’oliviers, l’huile et les grosses olives d’Azapa sont très réputées. Des champs de tomates et autres légumes, des serres en toile où la main d’œuvre bolivienne et péruvienne abonde, où les femmes travaillent dans leurs tenues colorées.
panorama sur la valle d'Azapa
géoglyphe: un troupeau de lamas

Le musée des momies : l’exposition de plusieurs momies chinchorro fait sa réputation, d’où son surnom. Nous sommes agréablement surpris, on nous propose un livret en français, le musée est moderne et très bien construit pédagogiquement, retraçant l’histoire des populations andines : les chinchorro (5000-2800 ans av JC) civilisation vivant au bord de la mer, les aymara, peuple de la montagne, puis les Incas (1470-1532).

Mode de momification le plus ancien, les Chinchorro dénudaient complètement le squelette et le déjointaient, en préservant entière l’enveloppe de peau. Ils reconstituaient ensuite le squelette et redonnaient tout le volume au corps avec des branches fines, des fibres végétales, de la résine…le tout recouvert d’argile pour ensuite repositionner l’enveloppe de peau et décorer le crâne d’une perruque. La particularité était qu’ils redessinaient les traits du visage et des parties sexuelles avec de la peinture au manganèse bleu-noir. Même les enfants et les nourrissons étaient momifiés, c’est un peu la partie morbide de la visite.



Petite explication chronologique sur les momies :






Je me suis amusée à faire une petite collection des chapeaux exposés :














Et les instruments de musique traditionnels, avec leur nom d’origine pour ceux que ça intéressent…


Hasta luego le Chili ! Nous voilà partis vers le Pérou, toujours par la panaméricaine, à longer la côte vers le Nord…

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